Arrivée par le vol Air India à l’aéroport très moderne de New Delhi ce dimanche 31 mars, nous sommes attendu par François de Vintage Ridehttp://www.vintagerides.com/ notre guide moto pour ce circuit au contrefort de l’Himalaya.8) Installé au cœur de Delhi à l’hôtel « Florence », nous découvrons le quartier. Klaxons incessants, chaleur, pollution, on met un peu de temps à prendre la mesure de ce pays. Devant les portes des bijouteries cossues se tient un garde armé d’un fusil antédiluvien, plus loin le mécano moto fait tourner une Royal Enfield au ralenti, partout des petites échoppes pour se restaurer, vendeurs de sac, fringues, cordonniers, repasseurs, coiffeurs sur les trottoirs au milieu d’une foule bigarrée et nonchalante.
Lundi matin avec notre groupe nous partons tôt en mini-bus pour éviter la cohue de cette ville de 17 millions d’habitants. Enormément de 2 roues à moteurs de marque locale ou japonaise se frayent un chemin d’une manière très anarchique au regard de nos habitudes. Tout le long de la route sont établis des cabanes qui proposent nourritures, artisanat, réparations, pendant que s’activent dans les champs les femmes aux saris multicolores. Après une halte repas, nous arrivons à l’ Hôtel « Suman Grand » à la lisière du Parc Naturel « Corbett » ou nous attendent 10 magnifiques Royal Enfield noires. Une douche plus tard, petite ballade autour de l’hôtel pour apercevoir les singes langur gris qui évoluent avec vivacité dans les frondaisons. Briefing à 19h autour d’une bière pour présenter le groupe : 13 motards venant des 4 coins de l’hexagone dont 2 couples de Suisses. Départ le matin après présentation et distribution des motos en expliquant les particularités de la conduite Indienne : 1° principe : concentration maximun, 2° le plus gros à toujours raison, 3° usage immodéré du klaxon… Les premiers kilomètres nous font prendre la mesure de nos machines qui reprennent en 3° sur un couple impressionnant en rythme avec la pulsation du gros mono, hyper sympa. Le chiffre maléfique à encore frappé, Alain chute avec sa bécane mais peut continuer. Les routes tournicotent dans la montagne avec des portions de pistes en certains endroits, croisements délicats avec les camions ou 4X4, piétons, singes, cochons ou vaches qui traversent sans plus de précautions, la vitesse s’établie autour des 30/40 kms/h. Arrêt tchai ( thé agrémenté d’épices et de lait de buffle) dans un hameau isolé sous les regards amusés des habitants, nous offre une pause bienvenue. Les motards indiens profitent du relief pour descendre en roue libre, économie d’essence oblige ! Nous arrivons en milieu d’après-midi à l’Hôtel » Ranikhet Inn », puis installés, un tour du village ou batifolent les singes macaques, s’impose. Un petit tchai avec une pâtisserie, nous parcourons les rues commerçantes, réparateurs de 2 roues, maisons avec boiseries colorées, odeurs d’épices, cuisine, encens se mélangent. Un samossa (beignets en forme de triangle aux légumes avec sauce épicée) plus tard, retentit l’appel du muezzin, quelques rues plus loin la façade multicolore d’un temple consacré à Ganesh le dieu Eléphant, on en prend plein les yeux et oreilles, dépaysement total ! Mercredi 3 Avril, toujours les petites routes qui serpentent dans la montagne, puis arrêt à Almora pour visiter le fort (Anglais)et le souk pendant que François conduit Alain à l’hôpital local pour une radio, bilan : une côte cassée, pose d’une ceinture de maintient, médicaments pour le coût de 9€ le tout en moins d’1h ! Pic-nic au bord de la rivière alors que l’orage arrive avec la pluie malgré l’offrande à l’autel de Shiva de 10 centimes € ( doivent être au courant des cours des devises les dieux !) Les pantalons de pluie sont de sorties pour continuer le chemin, par contre François en t-shirt s’arrête dans un village au bout de quelques dizaines de kms pour se prendre d’affection avec le four d’un vendeur de tchai, tournée générale pour réconforter les motards. Le marchand de tissu s’enquiert de nos provenance, puis nous vante le bon vin de Bordeaux ! La pluie cesse à notre arrivée à l’Hôtel Sagar au village de Kausani situé sur une hauteur. Le lendemain au petit matin pendant que les brumes se dissipent on découvre un panorama extraordinaire, le soleil se lève sur le Trisul enneigé (7120m) et toute la chaîne Himalayenne, spectacle magnifique ! Nous reprenons la route qui se transforme en piste par moment, quelque fois il faut attendre que le bulldozer déblaye un effondrement pour continuer notre parcours, traversée de petits villages entourés de cultures en terrasses. Les maisons caractéristiques aux toits en terrasses ou sèchent les bouses de vaches au milieu des antennes satellites, signent le contraste et la singularité de ce pays fascinant.
Première crevaison pour Aajam le mécano qui pilote la moto d’Alain, pendant que l’on visite le temple de Beijnath au bord d’un torrent ou batifolent les truites sacrées d’une taille idem ! Lieu de sérénité, nous assistons aux prières de l’officiant, les autels couverts de fleurs ou se mêlent encens et offrandes. Sur le retour nous sommes mis au défi de soulever à 9 un gros galet uniquement avec l’index plié en prononçant la formule consacrée, effectivement cela fonctionne, Didier le grand gaillard d’Avignon tenteras sans succès de soulever avec les bras ce galet magique. Pour ce soir étape à l’Hôtel Meadows au milieu de nulle part, charmant accueil malgré la douche un peu fraîche et les coupures d’électricité, mais le bon repas aux chandelles à son charme. Vendredi 5, nous reprenons la route pour visiter le temple de Gopeswar niché au creux du village. Dépose des chaussures avant de pénétrer dans le lieu de culte, le baba (prêtre) après quelques explications sur les statues des dieux honorés, nous appose la marque rouge sur le front. Pendant ce temps les vaches sacrées mangent les détritus à proximité de notre parking moto ! Montée par une belle route ou fleurissent les rhododendrons au milieu d’une forêt habitat des singes Langur, quand soudain dans un virage je me mets à l’équerre, avant de comprendre que le pneu arrière est crevé, le temps de se garer correctement, Aajam intervient pour changer la roue en quelques minutes, bravo le mécano ! Nous terminons l’ascension du col à 3000m, la neige est encore présente sur les bas côtés, même quelques instants sur la route, étonnant spectacle du vert, blanc et rouge des fleurs. Peu après halte pour le casse-croûte en contemplant la chaîne Himalayenne en buvant le petit tchai. A la redescente, visite du temple coloré d’ Ukhimat lui donnant un petit air tibétain, le baba nous explique en anglais la translation des statues tous les 6 mois entre divers temples, puis j’ai droit à une autre marque colorée si cela continue on va croire que j’ai une sale maladie ! Stéphane le Breton en profite pour faire une offrande traditionnelle. Ensuite la route longe la rivière Manakini, nous apercevons alors au bord de la route nos premiers sâdhus aux longs cheveux en chignons, enfin arrivée au luxueux hôtel » Monal » à Tilwara près de Rudaprayak.
Samedi 6, route étroite, agréable dans la forêt agrémentée de quelques acrobaties des singes Langur, avant une halte dans un village ou nous visitons une école pendant la récré, revêtus de leurs uniformes, les enfants se pressent autour de nous avides de se voir dans les écrans des appareils photos, Brigitte distribue les stylos, quelques bonbons et autocollants pour notre part. Nous retrouvons l’ambiance de nos écoles d’autrefois. Quelques mots avec le ferronnier du village, là un ancien est en train de préparer son chilum avec des braises, pendant qu’un troupeau de chèvres traverse la route, beaucoup de sérénité et de joie simple pour ses villageois qui observent avec malice et bienveillance cette troupe de motards étrangers. Passage d’un col à 2000m puis autour du lac de barrage de Temri la route est en mauvais état, le dosseret passager de ma Royal Enfield commence à fléchir et se fendre, François nous fait prendre une nouvelle route qui rallonge un peu et de fait cela sera la plus longue étape avec 170 kms.
C’est peu mais avec une moyenne de 30 kms/h sur ces routes cela fait 6 h de conduite et nous apprécions d’arriver à l’Hôtel « Classic Hill Top Ressort » perché sur une colline du côté de Chamba et doté d’une belle vue sur le Kedarnath 6940 m et les pics environnants. Dernière étape avec les motos ce dimanche 7 pour descendre vers la plaine du Gange ou nous laissons les Royal Enfield à Rishikesh « capitale mondiale du Yoga » envahie par nombre d’occidentaux suivant les pas de John Lennon. Pour la séance de rafting peu de volontaires, mais à la perspective d’un peu de fraîcheur Stéphane, Serge nos deux Suisses, Stéphane et Brigitte les Bretons, se joignent à Satanas pour goûter aux rapides du Gange. On en sortira mouillés mais surtout purifié comme les millions d’Hindous qui se baignent dans le fleuve sacré. Ensuite nous rejoignons la ville sainte d’Haridwar pour atteindre par les rues piétonnes le bel Hôtel « Haveli Hari Ganga » au pied des « Ghâts » bordant le Gange. Promenade dans le bazar en soirée avant de se diriger vers le fleuve sacré pour la cérémonie de l’arathi vers 19h 30, les offrandes des pèlerins, petits radeaux de fleurs et bougies sont abandonnés aux eaux sacrées.
Dernier repas pris ensemble qui donnera lieu à une chanson pour notre dévoué guide François par la chorale des petits motards qui n’ont pas froid aux yeux ! Partis assez tôt le lendemain d’Haridwar en mini-bus pour visiter les bureaux de « Vintage Ride », retrouvaille avec Michael que nous avions rencontré au salon Moto-légende à Paris, Alex le directeur de l’agence et Benjamin mon contact tél. nous font visiter les lieux. Occasion pour nous de laisser nos équipements de moto qui pourrons être utile pour les mécanos ou guides lors des prochaines randonnées. Retour ensuite à l’Hôtel Florence à New Delhi, puis nous sautons dans un rickshaw pour visiter « Humayun’s Tomb » puis traverser le quartier de la Présidence et Assemblée Nationale.
Après une petite bière locale accompagnée de frites, ballade à la tombée de la nuit pour le marché aux vêtements très animé et coloré. Partir sans voir le Taj Mahal cela ne se fait pas , donc visite d’Agra avec son Fort Rouge en compagnie d’Alain, puis le célébrissime Taj ou Satanas s’est fait remarqué en déployant le drapeau Pingüinos qui se solde par un pugilat avec la sécurité, j’évite la tôle de peu ! Le lendemain nous faisons la visite de la ville abandonnée pour cause de sécheresse de Fatephur Sikri avec le magnifique palais aux pierres rouges, puis visite de la grande mosquée en chaussette un peu importuné par les marchands du temple…. Retour sur Delhi par l’autoroute récente qui à un moment longe le nouveau circuit de F 1, le jour ou arrivera des pilotes motos Indiens, les Lorenzo, Marquez auront du soucis à se faire !
Pour terminer en beauté nous avions réservé une piaule à l’Hôtel Impérial Palace, un vrai musée dans le style Art-Déco, un luxe que l’on ne pourrait se payer dans notre pays. Prestations royales, le directeur nous a même salué dans l’ascenseur, dîner au restaurant « Spice Road » en goûtant un vin rouge Indien Cabernet Shyra très convenable. Gentiment après le repas, l’hôtesse nous fera visiter la décoration de ce restau réputé divisé en 9 parties symbolique. Un bon Armagnac hors d’âge dégusté au Bar 1911 clôturera la soirée car demain retour vers notre cher pays ! L’aéroport de Charles de Gaulle sera fidèle à sa réputation (mauvaise) . Ce petit tour dans le monde Indien nous fait prendre conscience que nous avons beaucoup à apprendre de ce pays qui mélange les aspects traditionnels, mystiques, avec un modernisme en phase avec l’évolution technologique. Nous avons bien sur apprécié l’hospitalité et la serviabilité de cette population souvent pauvre mais riche en rapport humain. Quant à l’organisation du circuit par Vintage Ride, c’était parfait dans une ambiance décontractée mais très efficace pour la logistique, un grand bravo , vraiment un voyage qui compte dans la vie d’un motard.http://www.vintagerides.com/voyage-moto/himalaya/aux-sources-du-gange Les motos Royal Enfield nous ont bluffées par leur efficacité , l’étonnant confort de selle du pilote, avec le charme de ce mono qui sonne super dans les lacets de montagne, un grand plaisir de conduite sur un rythme très adapté à la circulation parfois chaotique.
Voila un superbe reportage qui donne envie , des couleurs locales, un dépaysement complet, un retour au source pour les motos (sans électronique embarqué ) ou les pannes les plus fréquentes ne sont que des crevaisons.
merdi pour ces moments magiques
A bientôt
2 roues c'est bien, 3 roues c'est mieux Toutes les motos sont belles surtout les miennes ...
Merci a toi pour le bon esprit sur cette rando moto et surtout pour les quelques extraits de ton encyclopedie perso du monde motard, divulgues de bonne grace a ma demande
La bise a Anne-Marie (guerriere de la route.. pas monte une fois dans lmini-bus !) et j'espere a bientot sur la route !
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1° principe : concentration maximun, 2° le plus gros à toujours raison, 3° usage immodéré du klaxon… 
Alain chute avec sa bécane mais peut continuer.
. Ce petit tour dans le monde Indien nous fait prendre conscience que nous avons beaucoup à apprendre de ce pays qui mélange les aspects traditionnels, mystiques, avec un modernisme en phase avec l’évolution technologique.
, l’étonnant confort de selle du pilote, avec le charme de ce mono qui sonne super dans les lacets de montagne, un grand plaisir de conduite sur un rythme très adapté à la circulation parfois chaotique.
) ou les pannes les plus fréquentes ne sont que des crevaisons.
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